Les légendes


Les légendes du sud du Québec

Abitibi-Témiscamingue

Abitibi-Témiscamingue

Les arbres qui saignent

Image d'un arbre rougeSelon bon nombre d’histoires rapportées par des bûcherons de l’Abitibi, il y aurait, dans les forêts du Nord du Québec, des arbres ayant la particularité de saigner lorsqu’ils sont frappés d’un coup de hache. De ces entrailles s’écoulerait un liquide épais et visqueux qui s’apparente au plasma humain. L’histoire la plus étrange à ce sujet est celle d’un homme qui fut engagé dans un camp de bûcherons situé bien au Nord de La Sarre. L’énergumène, qui préférait de loin boire du rhum plutôt que travailler, prenait plaisir à blesser les arbres inutilement et à tendre des pièges aux animaux. Il blasphémait sans cesse et avait une si haute estime de lui-même qu’il méprisait les esprits de la forêt. Un jour qu’il coupait du bois dans une cédrière, ses compagnons l’entendirent hurler comme un goret que l’on égorge. Ils accoururent et assistèrent alors à un combat insolite entre le détestable bûcheron et un être invisible. L’homme recevait des coups au corps, à la figure et derrière la tête, mais était incapable de voir son agresseur. Terrorisé, il appelait à l’aide. Mais une force invisible empêcha les autres bûcherons de s’approcher de la cédrière. Après quelques minutes de cette batille surnaturelle, les arbres se penchèrent sur le malheureux et des branches l’étranglèrent devant ses camarades ahuris. C’est alors que du sang se mit à couler sur le tronc de tous les arbres de la forêt, semant une grande panique parmi les témoins. Tels des lapins apeurés, tous déguerpirent, abandonnant le camp.
On raconte que plus aucun bûcheron ne revint jamais dans les parages, ce qui permit à cette partie de la forêt de croitre en paix pendants de nombreuses années. Bien que ce genre de phénomène n’ait jamais été expliqué, les légendes amérindiennes parlent régulièrement des interventions du grand dieu Windigo qui veille sur la forêt. Les arbres qui saignent seraient un avertissement afin que cesse la surexploitation de la nature par l’homme blanc. Pendant de longues années, le dieu des esprits de la nature aurait réussi, de cette façon, à effrayer assez de bûcherons pour éviter la déforestation. Cependant, les machines qui parcourent aujourd’hui le territoire ne connaissent pas la peur et demeurent aveugles et sourdes aux avertissements du Windigo.

Bas-Saint-Laurent

Bas-Saint-Laurent

Le cheval noir de Trois-Pistol

Image d'un cheval noir À Trois-Pistoles, c’est lors de la construction de la 5e église de 1882-1887 qu’est apparue la mystérieuse bête noire. C’était un énorme chantier pour l’époque où charpentiers, menuisiers, tailleurs de pierres,vitriers, peintres et artistes se sont relayés pendant 5 ans pour construire cette merveille architecturale qu’est l’église actuelle de Trois-Pistoles, l’église Notre-Dame-des-Neiges. Les hommes et les femmes travaillaient à la sueur de leur front pour faire de cette église à 5 clochers, la plus majestueuse et imposante de la région. Les chevaux par contre pouvaient se faire rares parce que ceux disponibles étaient déjà afféré à travailler dans les champs.
C’est en entrant un bon matin sur le chantier que l’entrepreneur Hubert Morin et l’architecte David Ouellet ont découvert attaché à un poteau un cheval d’une robe noire magnifique et étincelante avec une note : « Utilisez ce cheval pour vous aider dans vos travaux. Ne retirez la bride en aucun cas! ». Le cheval fut utilisé pour apporter les matériaux les plus gros. Il était fort et puissant et sans lui, la construction de l’église Notre-Dame-des-Neiges aurait duré encore bien plus longtemps. Les mois ont passé et la construction de l’église s’achevait lorsqu’un nouvel ouvrier fit son entrée sur le chantier. Le p’tit nouveau comme l’appelaient certains. «Hey fiston, va faire boire le cheval, il est assoiffé ». s’est à un moment qu'écrié le maçon : « N’oublie pas de ne pas lui retirer sa bride! » . Le jeune ouvrier remplit une chaudière d’eau fraîche, mais lorsqu’est venu le temps de faire boire l’animal, il oublia la consigne et retira la bride du cheval. Pouf!! le cheval disparu aussitôt. Et c’est à ce moment précis que l’apprenti et l’ensemble des ouvriers, l’entrepreneur et l’architecte ont compris qu’en réalité, ce cheval était le Diable lui même.
Les travaux n’étaient pas terminés lorsque le cheval noir a disparu du chantier en 1887. D’ailleurs, une pierre manque toujours à l’église au sommet d’un des murs.

Québec

Québec

La Dame blanche

Image de la dame blanche Vaporeuse et translucide, la Dame blanche est une vision féminine se manifestant surtout près des cascades, des cataractes ou des rapides. Au Québec, la plus célèbre est sans doute celle de la chute de Montmorency, que l’on peut apercevoir au lever du jour sur la petite étendue d’eau qui jouxte le bouillonnement de la rivière. Des témoins la décrivent à tort comme s’il s’agissait d’un fantôme, dont le corps serait entièrement composé de fines gouttelettes d’eau. Or, loin d’être un spectre, la Dame blanche est avant tout un esprit protecteur des hommes et de la Nature, et elle utilise l’embrun des cascades pour se rendre visible.
On attribue sa présence à la légende des futurs époux Mathilde et Louis qui, en 1759, furent séparés l’un de l’autre au cours de l’attaque en force de navires britanniques. Louis fut tué en essayant d’échapper à ses ravisseurs. Mathilde, folle de douleur, se lança alors dans la chute de Montmorency, vêtue de sa robe de mariée. Depuis ce jour, il est dit que l’âme de la jeune amoureuse y est prisonnière et qu’il est possible de la voir à travers les brouillements de l’eau. On croit aussi que quiconque a le malheur de toucher sa robe de bruine s’expose à une mort terrible au cours des jours suivants. Toutefois, elle est reconnue pour son caractère docile et maternel, et la créature n’hésitera jamais à venir en aide aux infortunés qui croisent sa route.

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