Les légendes


  1. Accueil
  2. Présentation de Québec
  3. Légendes du Sud
  4. Bibliographie

Les légendes du nord du Québec

Gaspésie et les îles-de-la-Madelaine

Caspésie et ïles-de-la-Madelaine

Le bateau fantôme de Gaspé

Image d'un bateau fantôme

Les jours de mauvais temps, il est possible de voir sur la mer, juste devant la ville de Gaspé, un grand vaisseau noir enflammé voguant sur les flots. C’est un trois-mâts à bord duquel des marins squelettiques et à moitié calcinés s’évertuent en vain à éteindre le feu qui consume les voiles. Le voilier est sous la gouverne d’un capitaine sans morale qui fut damné avec tout son équipage au XVIème siècle.
Selon la légende, l’homme sans scrupules aurait fait monter à son bord de braves amérindiens qu’il aurait soûlés avant de les vendre comme esclaves dans les vieux pays. Content de sa ruse et désireux de recommencer son manège, le capitaine serait revenu dans la baie de Gaspé où, cette fois, il aurait été reçu par de farouches guerriers et un puissant chaman micmac. À la nuit tombante, les amérindiens auraient encerclé le navire de leurs canots d’écorce afin de le cribler de flèches enflammées. Puis, usant de tout son pouvoir, le sorcier aurait jeté une malédiction sur le vaisseau et son équipage, les condamnant brûler pour l’éternité.
Depuis ce jour, il paraît que le navire revient souvent hanter les côtes de Gaspé et que, parfois, on peut même entendre à travers le brouillard le rire fou de son misérable capitaine.

Les sirène du Golf du Saint-Laurent

Image de sirène

Il existe à l’embouchure du fleuve un petit groupe de jeunes sirènes qui eurent un jour la malchance de s’égarer alors qu’elles voyageaient en banc. Elles avaient pris la direction de la Méditerranée en compagnie de leurs aînées pour rejoindre ensuite leurs demeures situées en mer Rouge. Ces créatures à la tête et au torse de jeune femme, avec une queue de poisson, sont désormais perdues entre les îles de la Madeleine et l’île d’Anticosti. C’est ainsi que l’on peut voir parfois ces ravissantes reines des mers s’approcher des bateaux de pêcheurs gaspésiens en espérant qu’un capitaine consentira à les conduire jusque chez elles. Leurs chants ont la même douceur enivrante et leurs gestes sont tout aussi gracieux et envoûtants que leurs semblables des mers.
Les témoins de leurs apparitions prétendent qu’elles ont la peau de la couleur du flétan, une chevelure très fine leur tombant à la ceinture et que, sous le soleil, on la croirait recouverte d’une pellicule d’or. Les marins racontent que l’une d’entre elles se glissa un jour sur le pont d’un navire et qu’elle demanda à un pêcheur de lui ôter, avec son canif, les sangsues qui couvraient la grande nageoire de sa queue. Le pauvre homme en tomba éperdument amoureux et, oubliant femme et enfants, se lança à l’eau derrière elle pour aller la rejoindre. On ne le revit jamais.

Centre-du-Québec

Centre-du-Québec

Les squelettes du Lac des Tombeaux

Image de squelette

Situé en haut du bassin de la Manouane, à environ quatre kilomètres de l’une des grandes baies du lac Wabaskontiunck, se trouve un plan d’eau étrange que l’on nomme « le lac des Tombeaux ». Arpenté pour la première fois en 1870, ce lac fut ainsi baptisé en raison de la découverte macabre de centaines de squelettes humains qui jonchaient ses rives. Selon les plus récentes recherches, une épidémie de varicelle survenue vers les années 1850 aurait complètement décimé la population autochtone qui vivait là. Les récits des bûcherons et des draveurs qui ont fréquenté cet endroit sont terrifiants. Les berges du lac maudit seraient hantées par les esprits de ces morts, et plusieurs personnes affirment avoir vu les squelettes des membres de cette malheureuse tribu sortir de leurs tombeaux de terre et de mousse pour se réunir et exécuter sous la lune des danses païennes. Encore furieux d’être morts prématurément à cause d’une maladie apportée d’Europe par l’homme blanc, ils se livreraient à ces cérémonies occultes pour demander aux grands esprits de la Nature de punir les envahisseurs.
On raconte que quelques bûcherons inconscients et trappeurs téméraires se seraient rendus au lac des Tombeaux afin de réfuter la légende, mais aucun d’entre eux ne serait jamais revenu de cette expédition. Parmi eux, un colosse nommé Saint-Amand, le plus courageux de tous, dit-on, aurait été retrouvé brûlé dans une petite cabane de bois, près du lac. Son chien, un labrador aussi vaillant que son maitre, se tenait à ses côtés. L’équipe de recherches dut l’abattre parce qu’il était devenu complètement fou. La pauvre bête attaquait les arbres et ne cessait de courir après sa queue. Les squelettes du lac des Tombeaux sont toujours là, enfouis dans la vase, et attendent patiemment le jour de leur vengeance. Les récits entourant leurs apparitions se font de moins en moins nombreux avec les années, mais les vieux chasseurs se souviennent de ce que les nouvelles générations ont tendance à oublier : mieux vaut éviter de fréquenter les berges de ce lac maudit où les forces anciennes des Premières Nations bouillent encore, comme un volcan qui attend son heure.

Contenue